Souffle et libido. Bernadette Garcin-Marrou



La Respiration Active Consciente, un outil de choix dans le cadre d’une approche intégrative en sexothérapie.


Notre souhait, dans cet article, est de faire mieux connaître une approche qui ne cesse de nous enthousiasmer et nous apparaît très pertinente dans notre pratique de psychomotriciens sexologues cliniciens.
Ce que nous appelons la Respiration Active Consciente rejoint la Respiration Holotropique mise en forme par Stanislav Grof.
Le caractère fortuit de notre rencontre avec cette respiration, comme celle de Grof antérieurement, est inhérent à notre capacité d’ouverture face à ce que nous offrent les expériences autant personnelles que professionnelles.
Emergeant, comme un cadeau, dans notre pratique psychomotrice en sexologie, et en particulier au travers de propositions de bioénergie, cet outil fait son chemin depuis 1997. La Respiration Active Consciente peut servir de mode déclencheur, de relance, ou comme un apogée dans une sexothérapie corporelle.

Balbutiements et expérimentation

Au tout début des années 1990, la proposition d’un travail en bioénergie pour une patiente se plaignant d’anorgasmie, a glissé vers une activation respiratoire très impressionnante en amplitude comme en rythme, avec de multiples expressions physiques, verbales, émotionnelles. Un endormissement profond et instantané s’en est suivi au bout d’une vingtaine de minutes, suivi d’un réveil avec faim de loup.
Cette séance marquante était très présente lors de rencontres, en mai 1991, avec des sexothérapeutes tchèques tant à Prague qu’à l’hôpital sexologique de Kromeriz, en Moldavie du nord, où ces médecins et psychologues, résistants à l’ancien régime, ont travaillé « underground » pendant des années, ne parlaient que de psychologie transpersonnelle.
En 1993, avec un médecin qui venait de lire avec grand intérêt « Psychologie transpersonnelle » de Stanislav Grof, nous avons expérimenté de multiples fois cette respiration particulière en nous accompagnant à tour de rôle. En 1997, et progressivement, nous avons proposé l’expérience à ceux de nos patients qui acceptaient de bénéficier de cet outil.

Stanislav Grof et la psychologie transpersonnelle

Psychiatre tchèque, né en 1931, Stanislav Grof a étudié à Prague de 1956 à 1967 les états non ordinaires de conscience induits par des substances psychédéliques comme le LSD ou par diverses méthodes non pharmacologiques et mis en forme une pratique permettant les « expansions de conscience ». Il s’établira ensuite à Baltimore (Maryland, Etats-Unis) pour devenir chercheur et professeur de psychiatrie à l’université Johns-Hopkins. Au moment du Printemps de Prague (janvier-août 1968), il reste aux Etats-Unis où, de 1967 à 1973, comme chef de projet au Centre de recherches psychiatriques du Maryland, il poursuit ses travaux sur le potentiel psychothérapeutique des états de conscience produits par l’utilisation du LSD dans un contexte approprié. Le programme porte en particulier sur certains types de population (toxicomanes, personnes en phases terminales, etc.). Dans les années 1970, sa première épouse, Joan Halifax, anthropologue, collabore avec lui dans un projet de recherche sur le LSD et sur « la rencontre de l’homme avec la mort ». De 1973 à 1987, il est professeur résident à l’Institut Esalen, à Big Sur, Californie, où avec sa seconde épouse, Christina Grof, professeur de yoga, il développe la « respiration holotropique » (1976).



Rédigé le Vendredi 30 Septembre 2016 à 11:48 | Lu 766 fois modifié le Mercredi 14 Novembre 2018
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