Comment des adolescents re-découvrent leur corps et la nature corporelle de la relation ? Un prélude à une entrée en sexualité ?
Mais que font les adolescents en bande, en grappe, au bas des cages d’escalier, assis les uns sur les autres ? Et les plus jeunes, les pré-adolescents, ceux qui passent leur temps à se taquiner, se bousculer, se provoquer ? Et s’ils étaient simplement et intuitivement en train de développer les arcanes de leur sexualité en devenir ?
Mais que font les adolescents en bande, en grappe, au bas des cages d’escalier, assis les uns sur les autres ? Et les plus jeunes, les pré-adolescents, ceux qui passent leur temps à se taquiner, se bousculer, se provoquer ? Et s’ils étaient simplement et intuitivement en train de développer les arcanes de leur sexualité en devenir ?
Introduction
Retour sur une découverte fondamentale que fit Harry Harlow dans les années 1960-1970 afin de valider la théorie sur l’attachement de Bowlby : Harlow et son équipe essayèrent de mettre au point un dispositif expérimental permettant de nourrir les singes (régime alimentaire de bonne qualité et conditions d’hygiène rigoureuses), en les privant du contact d’avec leur mère, celui-ci étant jugé à cette époque contaminant au sens hygiéniste. Les bébés singes étaient séparés dès leur naissance, nourris à travers une paroi et séparés de tout contact avec leurs congénères. Il s’agissait bien là d’une expérience de privation sensorielle et sociale majeure. De nombreux singes en sont morts. Les quelques survivants, arrivés à l’âge adulte, se trouvaient dans l’incapacité d’établir des relations sociales, ne jouaient pas, incapables de se défendre s’ils étaient attaqués. Un retard de la maturité sexuelle était constaté, et pour ceux qui atteignaient la maturité sexuelle, ils ne cherchaient pas à s’accoupler.
Aux origines de la sexualité… la bande de potes… ou pas !
Dans Comprendre les origines de la sexualité humaine, Serge Wunsch rappelle que « cette capacité de socialisation sexuelle […] ne serait pas innée. En effet, des animaux élevés en isolement social dès la naissance sont incapables d’interactions sociales et sexuelles normales. […] La socialisation sexuelle est apprise au cours des nombreux et fréquents jeux sociaux pratiqués quotidiennement par les jeunes mammifères durant toutes les années de leur développement » (1).
Ainsi jouer, badiner, s’affronter seraient d’excellents signes d’acquisition de comportements nécessaires à la structuration sexuelle du sujet. Laissons nos adolescents traîner ensemble, refaire le monde, mais aussi s’asticoter, se chatouiller, faire des batailles d’eau et de mousse à raser : ils se construisent dans leur sexualité !
Mais qu’en est-il de ces enfants ou adolescents emmurés dans leur isolement ? Ceux pour qui la socialisation s’est faite dans le harcèlement, le rejet, l’exclusion ? Ceux pour qui les moqueries à répétition et les discriminations étant devenues quotidiennes n’ont trouvé d’autre alternative que le retrait social ? Ceux qui souffrent de phobie sociale déguisée en phobie scolaire ?
Ce sont ces adolescents-là qui me sont adressés dans le cadre d’une thérapie psychomotrice, au sein d’un établissement de santé pour adolescents.
En effet, la psychopathologie adolescente trouve souvent ses racines dans un développement psycho-affectif chaotique, marqué par les ruptures de liens, les incohérences et discontinuités dans le sentiment d’exister et dans la délimitation hasardeuse des places de chacun. L’expérience du lien s’est souvent construite dans l’insécurité, faisant le lit de problématique d’attachement.
Un questionnement sexologique s’est invité au cœur des séances de thérapie psychomotrice avec ces adolescents, comme des entre-deux, des pas de côté, des sortes de rêveries concernant leur devenir sexuel.
Et si cette revisite de la sensorialité consciente et en interrelation constituait les premiers pas vers une retrouvaille avec soi et son corps certes, mais une retrouvaille avec son Moi sexuel ?
Ainsi jouer, badiner, s’affronter seraient d’excellents signes d’acquisition de comportements nécessaires à la structuration sexuelle du sujet. Laissons nos adolescents traîner ensemble, refaire le monde, mais aussi s’asticoter, se chatouiller, faire des batailles d’eau et de mousse à raser : ils se construisent dans leur sexualité !
Mais qu’en est-il de ces enfants ou adolescents emmurés dans leur isolement ? Ceux pour qui la socialisation s’est faite dans le harcèlement, le rejet, l’exclusion ? Ceux pour qui les moqueries à répétition et les discriminations étant devenues quotidiennes n’ont trouvé d’autre alternative que le retrait social ? Ceux qui souffrent de phobie sociale déguisée en phobie scolaire ?
Ce sont ces adolescents-là qui me sont adressés dans le cadre d’une thérapie psychomotrice, au sein d’un établissement de santé pour adolescents.
En effet, la psychopathologie adolescente trouve souvent ses racines dans un développement psycho-affectif chaotique, marqué par les ruptures de liens, les incohérences et discontinuités dans le sentiment d’exister et dans la délimitation hasardeuse des places de chacun. L’expérience du lien s’est souvent construite dans l’insécurité, faisant le lit de problématique d’attachement.
Un questionnement sexologique s’est invité au cœur des séances de thérapie psychomotrice avec ces adolescents, comme des entre-deux, des pas de côté, des sortes de rêveries concernant leur devenir sexuel.
Et si cette revisite de la sensorialité consciente et en interrelation constituait les premiers pas vers une retrouvaille avec soi et son corps certes, mais une retrouvaille avec son Moi sexuel ?