Cet opéra marque une date capitale dans l’évolution du théâtre lyrique occidental : oeuvre « révolutionnaire » par excellence, où s’abolissent lesanciens principes de l’opéra. La composition musicale ouvre la voie et permettra l’éclosion, une cinquantaine d’années plus tard, du dodécaphonisme de Schönberg.
Fin connaisseur des légendes et récits médiévaux (qui devaient inspirer la quasi totalité de son oeuvre), Richard Wagner a su réaliser une synthèse des romans bretons et poèmes épiques des XIIe et XIIIe siècles, colportés par des troubadours occitans à l’origine du mythe de Tristan et de l’évolution de l’Amour courtois d’inspiration religieuse à l’Amour Passion avec reconnaissance de la sexualité explicite. Impossible de ne pas évoquer sa relation avec Mathilde Wesendonck, contemporaine de la composition de l’ouvrage. Richard, marié avec Minna Planer, est malheureux en ménage. Il fait la connaissance du couple Wesendonck à Zurich en 1852. Lui est un riche commerçant admirateur de ses oeuvres et l’un de ses mécènes. Mathilde est une jeune et jolie femme écrivain de son état. Leur passion durera près de cinq ans et inspirera à Wagner quelques-unes de ses plus belles pages musicales, les Wesendonck lieder, poèmes de Mathilde mis en musique par Richard, puis repris et étoffésdans le deuxième acte de l’opéra. Incorrigible Wagner qui ne pouvait s’empêcher de séduire la femme de ses amis ! Cette relation fut peut-être platonique, mais une fois la partition terminée, il l’oublia. A peine s’il la reconnut quand elle vint au festival de Bayreuth !
HISTOIRE DE L’OEUVRE
Comme pour toutes ses oeuvres lyriques, Wagner commence par l’écriture du livret. Celui-ci est rédigé pendant l’été 1857, les partitions musicales sont achevées en 1858 pour le premier acte, 1859 pour les deux autres. Quand il compose cet opéra, Wagner s’est exilé en Suisse. Sa participation aux émeutes de Dresde en 1849, son amitié avec l’anarchiste Bakounine l’obligent à fuir son pays. Après un bref passage par Paris, il rejoint Zurich, où il restera près de douze ans. Les philosophes Schopenhauer aux idées empreintes d’un grand pessimisme et Feuerbach qui célèbre l’Amour-Passion, tout comme Calderon glorificateur des valeurs traditionnelles et de l’honneur, seront parmi ses sources d’inspiration. Fin connaisseur des légendes et récits médiévaux (qui devaient inspirer la quasi totalité de son oeuvre), Richard Wagner a su réaliser une synthèse des romans bretons et poèmes épiques des XIIe et XIIIe siècles, colportés par des troubadours occitans à l’origine du mythe de Tristan et de l’évolution de l’Amour courtois d’inspiration religieuse à l’Amour Passion avec reconnaissance de la sexualité explicite. Impossible de ne pas évoquer sa relation avec Mathilde Wesendonck, contemporaine de la composition de l’ouvrage. Richard, marié avec Minna Planer, est malheureux en ménage. Il fait la connaissance du couple Wesendonck à Zurich en 1852. Lui est un riche commerçant admirateur de ses oeuvres et l’un de ses mécènes. Mathilde est une jeune et jolie femme écrivain de son état. Leur passion durera près de cinq ans et inspirera à Wagner quelques-unes de ses plus belles pages musicales, les Wesendonck lieder, poèmes de Mathilde mis en musique par Richard, puis repris et étoffésdans le deuxième acte de l’opéra. Incorrigible Wagner qui ne pouvait s’empêcher de séduire la femme de ses amis ! Cette relation fut peut-être platonique, mais une fois la partition terminée, il l’oublia. A peine s’il la reconnut quand elle vint au festival de Bayreuth !
L’OPÉRA
L’opéra fut créé au théâtre de la Cour de Munich le 10 juin 1865, sous la direction musicale du chef Hans von Bülow, ami de Richard dont l’épouse Cosima, fille de Franz Liszt, deviendra la deuxième épouse après le décès de Minna (toujours le séducteur !). L’opéra fut représenté à Bayreuth en 1886, dans le Festspielhaus spécialement édifié pour l’écoute de ses oeuvres. La musique particulièrement suggestive pourrait être qualifiée d’érotique. On peut, sans trop se tromper, reconnaître dans des passages musicaux, la représentation du coït avec la montée de l’excitation se traduisant par des poussées rythmiques et chromatiques ascensionnelles. Au deuxième acte, elle est brutalement interrompue par un « cri de l’orchestre » coïncidant avec l’arrivée du roi Marke qui surprend les amants. Au troisième acte, cette même montée accompagne le chant de mort d’Isolde et aboutit à un véritable orgasme mystique, fusion dans la mort avec Tristan.