Pour notre part ici, l’objet de pensée étant la sexualité, s’est fait sentir le besoin de noter l’incohérence entre le discours des commanditaires et les faits. La revendication de l’Etat islamique précise avoir « pris pour cible la capitale des abominations et de la perversion, celle qui porte la bannière de la croix en Europe : Paris ».
On a beaucoup parlé du fait que ces terroristes n’aimeraient pas notre style de vie, notre aptitude au plaisir, notre liberté, etc. Il a aussi été évoqué à plusieurs reprises la pulsion de mort qui les pousse à détruire et à s’autodétruire. Cette pulsion de mort qui les habite les oblige à se mouvoir petitement dans un carcan mortifère exposant à tous une vraie paralysie psychique et la honte d’être soi dont il leur faut chercher à triompher par les moyens les plus extrêmes.
Cette pulsion de mort affecte aussi terriblement la sexualité, ses représentations et sa pratique. Lorsque les pulsions de vie, pulsions sexuelles et d’autoconservation sont liées, tous les éléments sont en place pour la satisfaction d’être un humain, d’être en vie. Lorsqu’elles ne sont plus liées, bridées ou brisées par la prévalence de la pulsion de mort, la dynamique interne est cassée, pulvérisée, la destructivité impose son horreur du vivant et pour vaincre ce chaos interne, un seul moyen est à disposition : la jouissance (étant à entendre au sens lacanien du terme et non au sens de plaisir) va faire office de leurre, son acmé étant de donner et se donner la mort.
C’est-à-dire un au-delà du principe de plaisir, dans la transgression de l’interdit, passant par le défi et se soutenant d’une injonction à abandonner le désir même dans la subordination à un Grand Autre supposé seul détenteur de la puissance. La pulsion de mort exacerbe la haine et le mépris du désir qui pourrait animer l’autre et la volonté de l’anéantir, car l’attaque envieuse fait bon ménage avec elle (Melanie Klein). Cette haine, tel un tsunami, emporte toute autre émotion, tout autre sentiment sur son passage qui pourrait relier celui qui la ressent aux autres humains : n’a-t-on pas assez dit que ces individus étaient calmes lorsqu’ils tuaient et savaient pourtant qu’ils allaient mourir. A l’acmé, la jouissance est au maximum et donc plus rien ne se fait sentir.
NOËLLE NAVARRO
Psychologue clinicienne
Lyon
On a beaucoup parlé du fait que ces terroristes n’aimeraient pas notre style de vie, notre aptitude au plaisir, notre liberté, etc. Il a aussi été évoqué à plusieurs reprises la pulsion de mort qui les pousse à détruire et à s’autodétruire. Cette pulsion de mort qui les habite les oblige à se mouvoir petitement dans un carcan mortifère exposant à tous une vraie paralysie psychique et la honte d’être soi dont il leur faut chercher à triompher par les moyens les plus extrêmes.
Cette pulsion de mort affecte aussi terriblement la sexualité, ses représentations et sa pratique. Lorsque les pulsions de vie, pulsions sexuelles et d’autoconservation sont liées, tous les éléments sont en place pour la satisfaction d’être un humain, d’être en vie. Lorsqu’elles ne sont plus liées, bridées ou brisées par la prévalence de la pulsion de mort, la dynamique interne est cassée, pulvérisée, la destructivité impose son horreur du vivant et pour vaincre ce chaos interne, un seul moyen est à disposition : la jouissance (étant à entendre au sens lacanien du terme et non au sens de plaisir) va faire office de leurre, son acmé étant de donner et se donner la mort.
C’est-à-dire un au-delà du principe de plaisir, dans la transgression de l’interdit, passant par le défi et se soutenant d’une injonction à abandonner le désir même dans la subordination à un Grand Autre supposé seul détenteur de la puissance. La pulsion de mort exacerbe la haine et le mépris du désir qui pourrait animer l’autre et la volonté de l’anéantir, car l’attaque envieuse fait bon ménage avec elle (Melanie Klein). Cette haine, tel un tsunami, emporte toute autre émotion, tout autre sentiment sur son passage qui pourrait relier celui qui la ressent aux autres humains : n’a-t-on pas assez dit que ces individus étaient calmes lorsqu’ils tuaient et savaient pourtant qu’ils allaient mourir. A l’acmé, la jouissance est au maximum et donc plus rien ne se fait sentir.
NOËLLE NAVARRO
Psychologue clinicienne
Lyon