Introduction
L’objectif de ce travail préliminaire est de recueillir des données évaluant la tendance des futures mères à considérer que les événements qui affectent la santé de leur futur bébé sont le résultat de leurs propres actions ou, au contraire, sont le fait de facteurs externes sur lesquels elles n’ont que peu de prise, tels que : la chance, le hasard, les autres personnes plus puissantes.
Nous avons examiné chez des femmes enceintes francophones la relation entre leurs caractéristiques sociodémographiques liées à la grossesse, leur sentiment d’efficacité personnelle face à l’accouchement et à l’allaitement avec leurs croyances maternelles concernant la santé de leur futur bébé.
Cette étude est un premier pas et s’inscrit dans un travail de recherche plus global qui vise à examiner chez les femmes en grossesse à risque les bénéfices d’un accompagnement avec hypnose sur l’attachement prénatal mère-bébé et leur bien-être physique et psychologique.
Il s’agit aussi de définir si les modalités suivantes : le style d’attachement des futures mères et de leur conjoint ; la perception du soutien reçu ; la dynamique du couple ; la cohésion familiale ; les représentations parentales des propres parents chez le couple ; le sentiment d’efficacité personnelle de la future mère face à l’accouchement et à l’allaitement ; le locus de contrôle concernant la santé de leur futur bébé, ont une action positive.
Cadre théorique : le concept de locus de contrôle est une caractéristique individuelle qui reflète lors d’un événement ce que le sujet considère comme relevant de sa responsabilité (locus dit interne) de celle des autres ou des circonstances extérieures (locus dit externe).
Bandura. A (1, p.37) avance ceci : « Il est largement reconnu que la croyance que les actions personnelles déterminent les résultats, augmente le sentiment d’efficacité et de pouvoir. (…) Croire que les résultats sont dus au comportement de l’individu peut décourager ou stimuler selon que la personne croit ou non qu’elle-même peut agir de la manière requise.
Les gens qui pensent que les résultats sont déterminés par l’individu, mais qui estiment ne pas avoir les compétences nécessaires, éprouvent un faible sentiment d’efficacité et abordent les activités avec un sentiment d’inutilité. (…) C’est seulement lorsque les individus peuvent réussir que la croyance selon laquelle les résultats dépendent de leurs actions, crée le sentiment d’un pouvoir causal. »
La recherche a examiné la relation entre le locus de contrôle et la susceptibilité hypnotique. Il s’est avéré que les différences individuelles quant au locus de contrôle interagissaient avec les différentes situations hypnotiques pour produire différents niveaux de susceptibilité hypnotique. Des investigations (2, 3, 4) ont montré que les personnes ont de meilleures performances quand elles perçoivent une congruence entre la situation hypnotique et leurs croyances relatives au locus de contrôle. Plus l’orientation du locus de contrôle et les situations hypnotiques sont cohérentes, plus le degré de susceptibilité est élevé.
Plus l’orientation et la situation sont perçues comme incohérentes, plus le degré de susceptibilité hypnotique décroît. Cet effet peut être médiatisé par les attentes du sujet quant aux suggestions hypnotiques et sa motivation à l’expérience de l’hypnose.
Une recherche (5) a montré que les sujets avec un locus de contrôle interne étaient plus susceptibles à la suggestion hypnotique quand l’induction était phrasée par une première modalité (« je suis »). Les sujets avec un locus de contrôle externe répondaient d’autant mieux aux suggestions lorsque la seconde modalité (« vous serez ») était utilisée.
D’ailleurs, une autre étude (6) a montré les effets de l’autohypnose sur le fonctionnement psychologique et physiologique chez des enfants atteints de fibrose kystique avec notamment des changements importants dans le locus de contrôle relatif à la santé perçu chez ces enfants. Les enfants ayant appris l’autohypnose manifestaient davantage un locus de contrôle interne, un sens de l’indépendance et une diminution de l’anxiété.
Des recherches (7) ont montré une réorientation significative du locus de contrôle concernant la santé chez des anciens fumeurs ayant rechuté l’année qui suit. Un pattern similaire a été rapporté par une autre étude (7) à partir des participants ayant suivi un traitement de sevrage tabagique basé sur une session d’hypnose, sur une période d’un an.
Ces chercheurs ont montré une réorientation vers un locus de contrôle plus externe chez les fumeurs ayant essayé d’arrêter mais ayant échoué dans l’année qui suit. Cependant la réorientation vers un locus de contrôle interne chez les abstinents ayant arrêté grâce à l’hypnose ne s’est pas révélée significative.
Nous avons examiné chez des femmes enceintes francophones la relation entre leurs caractéristiques sociodémographiques liées à la grossesse, leur sentiment d’efficacité personnelle face à l’accouchement et à l’allaitement avec leurs croyances maternelles concernant la santé de leur futur bébé.
Cette étude est un premier pas et s’inscrit dans un travail de recherche plus global qui vise à examiner chez les femmes en grossesse à risque les bénéfices d’un accompagnement avec hypnose sur l’attachement prénatal mère-bébé et leur bien-être physique et psychologique.
Il s’agit aussi de définir si les modalités suivantes : le style d’attachement des futures mères et de leur conjoint ; la perception du soutien reçu ; la dynamique du couple ; la cohésion familiale ; les représentations parentales des propres parents chez le couple ; le sentiment d’efficacité personnelle de la future mère face à l’accouchement et à l’allaitement ; le locus de contrôle concernant la santé de leur futur bébé, ont une action positive.
Cadre théorique : le concept de locus de contrôle est une caractéristique individuelle qui reflète lors d’un événement ce que le sujet considère comme relevant de sa responsabilité (locus dit interne) de celle des autres ou des circonstances extérieures (locus dit externe).
Bandura. A (1, p.37) avance ceci : « Il est largement reconnu que la croyance que les actions personnelles déterminent les résultats, augmente le sentiment d’efficacité et de pouvoir. (…) Croire que les résultats sont dus au comportement de l’individu peut décourager ou stimuler selon que la personne croit ou non qu’elle-même peut agir de la manière requise.
Les gens qui pensent que les résultats sont déterminés par l’individu, mais qui estiment ne pas avoir les compétences nécessaires, éprouvent un faible sentiment d’efficacité et abordent les activités avec un sentiment d’inutilité. (…) C’est seulement lorsque les individus peuvent réussir que la croyance selon laquelle les résultats dépendent de leurs actions, crée le sentiment d’un pouvoir causal. »
La recherche a examiné la relation entre le locus de contrôle et la susceptibilité hypnotique. Il s’est avéré que les différences individuelles quant au locus de contrôle interagissaient avec les différentes situations hypnotiques pour produire différents niveaux de susceptibilité hypnotique. Des investigations (2, 3, 4) ont montré que les personnes ont de meilleures performances quand elles perçoivent une congruence entre la situation hypnotique et leurs croyances relatives au locus de contrôle. Plus l’orientation du locus de contrôle et les situations hypnotiques sont cohérentes, plus le degré de susceptibilité est élevé.
Plus l’orientation et la situation sont perçues comme incohérentes, plus le degré de susceptibilité hypnotique décroît. Cet effet peut être médiatisé par les attentes du sujet quant aux suggestions hypnotiques et sa motivation à l’expérience de l’hypnose.
Une recherche (5) a montré que les sujets avec un locus de contrôle interne étaient plus susceptibles à la suggestion hypnotique quand l’induction était phrasée par une première modalité (« je suis »). Les sujets avec un locus de contrôle externe répondaient d’autant mieux aux suggestions lorsque la seconde modalité (« vous serez ») était utilisée.
D’ailleurs, une autre étude (6) a montré les effets de l’autohypnose sur le fonctionnement psychologique et physiologique chez des enfants atteints de fibrose kystique avec notamment des changements importants dans le locus de contrôle relatif à la santé perçu chez ces enfants. Les enfants ayant appris l’autohypnose manifestaient davantage un locus de contrôle interne, un sens de l’indépendance et une diminution de l’anxiété.
Des recherches (7) ont montré une réorientation significative du locus de contrôle concernant la santé chez des anciens fumeurs ayant rechuté l’année qui suit. Un pattern similaire a été rapporté par une autre étude (7) à partir des participants ayant suivi un traitement de sevrage tabagique basé sur une session d’hypnose, sur une période d’un an.
Ces chercheurs ont montré une réorientation vers un locus de contrôle plus externe chez les fumeurs ayant essayé d’arrêter mais ayant échoué dans l’année qui suit. Cependant la réorientation vers un locus de contrôle interne chez les abstinents ayant arrêté grâce à l’hypnose ne s’est pas révélée significative.
Contexte de notre étude préliminaire
Selon le rapport Euro-Peristat en 2010 portant sur les caractéristiques des femmes enceintes, des nouveau-nés, de leur santé et des pratiques médicales pendant la grossesse, l’accouchement et le post-partum, on constate que bien que la mortalité néonatale ait diminué en France et que le niveau de mortalité maternelle l’ait placé dans la moyenne, le niveau de la prématurité a légèrement augmenté et celui de la mortinatalité est élevé.
L’un des facteurs en cause dans la santé de la mère et de l’enfant sont les croyances et les attitudes maternelles à l’égard de la santé. La santé des nourrissons serait influencée par les comportements maternels liés à la santé (8, 9). La compréhension des croyances maternelles concernant la santé, les comportements et les pratiques appropriées, peut être considérée comme utile pour améliorer la qualité des soins en période prénatale (10).
Le concept de locus de contrôle de Rotter aide à la compréhension des croyances concernant les comportements de santé. Il se rapporte à un trait de personnalité dans lequel se manifeste la croyance fondamentale que ce qui arrive dans sa vie résulte de ses propres actions ou au contraire des influences extérieures. Ceux qui croient qu’ils ont personnellement le contrôle de leurs vies ont été décrits comme ayant un locus de contrôle interne, tandis que ceux qui croient que leur vie est contrôlée par autre chose (d’autres personnes, sort, chance, hasard ou Dieu) comme ayant un locus de contrôle externe (9, 11).
Le locus de contrôle relatif à la santé est l’un des facteurs qui déterminent les comportements liés à la santé.
Aussi, l’orientation du locus de contrôle est théoriquement un facteur indirect de l’état de santé (12).
Les femmes enceintes manquant de fortes croyances internes peuvent faire courir un risque à la santé de leurs futurs bébés (13). Des études montrent que les personnes ayant un locus de contrôle externe prennent plus de risques pendant la grossesse, tandis que les femmes enceintes qui ont un locus de contrôle interne sont plus susceptibles de changer leur mode de vie et d’adopter des comportements de santé adaptés (14, 15).
Myriem EL HAYANI
Psychologue, Etudiante en Doctorat de Psychologie
Julien BALICCHI
Ingénieur Statistiques et Modélisation
L’un des facteurs en cause dans la santé de la mère et de l’enfant sont les croyances et les attitudes maternelles à l’égard de la santé. La santé des nourrissons serait influencée par les comportements maternels liés à la santé (8, 9). La compréhension des croyances maternelles concernant la santé, les comportements et les pratiques appropriées, peut être considérée comme utile pour améliorer la qualité des soins en période prénatale (10).
Le concept de locus de contrôle de Rotter aide à la compréhension des croyances concernant les comportements de santé. Il se rapporte à un trait de personnalité dans lequel se manifeste la croyance fondamentale que ce qui arrive dans sa vie résulte de ses propres actions ou au contraire des influences extérieures. Ceux qui croient qu’ils ont personnellement le contrôle de leurs vies ont été décrits comme ayant un locus de contrôle interne, tandis que ceux qui croient que leur vie est contrôlée par autre chose (d’autres personnes, sort, chance, hasard ou Dieu) comme ayant un locus de contrôle externe (9, 11).
Le locus de contrôle relatif à la santé est l’un des facteurs qui déterminent les comportements liés à la santé.
Aussi, l’orientation du locus de contrôle est théoriquement un facteur indirect de l’état de santé (12).
Les femmes enceintes manquant de fortes croyances internes peuvent faire courir un risque à la santé de leurs futurs bébés (13). Des études montrent que les personnes ayant un locus de contrôle externe prennent plus de risques pendant la grossesse, tandis que les femmes enceintes qui ont un locus de contrôle interne sont plus susceptibles de changer leur mode de vie et d’adopter des comportements de santé adaptés (14, 15).
Myriem EL HAYANI
Psychologue, Etudiante en Doctorat de Psychologie
Julien BALICCHI
Ingénieur Statistiques et Modélisation